Quand au statut, il est divisé en quatre selon le milieu: maternel, primaire, secondaire inférieur, secondaire supérieur. Les trois premiers niveaux exigent seulement une licence fortement axée didactique, avec des stages, contrairement à la France qui s'inscrit beaucoup plus dans le disciplinaire théorique. Il existe une difficulté propre à la Belgique au niveau de l'enseignement: l'insertion dans le marché de l'emploi. Manifestement, on passe un ou deux ans en tant que remplaçant avant d'obtenir un poste fixe. Cependant, l'unique question que je me pose sans trouver de réponse, c'est l'accès à l'enseignement secondaire supérieur, car il s'agit du niveau d'enseignement que je cible. Il exige un "master à finalité didactique" selon mes sources, De plus, l'enseignement dans le secondaire supérieur (équivalent lycée, trois dernières années de l'enseignement) est beaucoup plus attractif, et l'accès se fait avec un Master, ou en un an après un Master 2. Un Master disciplinaire à finalité didactique est requis pour enseigner la matière visée. Il est donc possible que le Master MEEF permette l'équivalence au grade belge d'AESS (Agrégé de l'Enseignement Secondaire Supérieur). ------- Etant donné que je souhaite réellement m’y exporter, pour des raisons à la fois professionnelles et personnelles, j'ai constitué un petit dossier basé sur les recherches que j’ai faites concernant la viabilité et l’intérêt de mon projet, références à l’appui. En espérant qu’il vous convienne ! Leur temps de travail officiel est 20 fois 50 minutes. Donc ils bloquent 20 périodes sur une semaine. Le temps de transition (repos, changement de salle pour les enseignants et les élèves...) est bel et bien de 10 minutes. La différence est donc ridicule: 1000 minutes en Belgique contre 990 minutes en France. Il est important de remarquer que la Belgique dépense considérablement plus de budget dans l'éducation nationale que la France en pourcentage du PIB (voir les mesures de l'OCDE [1]). De plus, à niveau de qualification égale (master à finalité didactique: MEEF en France, AESS en Belgique), et dans un enseignement de type lycée, le salaire brut est de 45% supérieur en Belgique si on compare les chiffres de education.gouv.fr et un article de presse belge [2] basé sur les données du site officiel enseignement.be [3]. Selon un rapport de la Comission Européenne, le salaire brut annuel moyen d’un enseignant de lycée est de 37782€ en France contre 50011€ en Belgique, soit 32% de plus.[4] La clé pour comprendre une telle disparité réside dans le fait que les Belges intègrent "l'agrégation de l'enseignement secondaire" dans les études de master depuis une réforme récente, en plus de mieux considérer son corps éducatif. Néanmoins, cette certification reste disponible pour les titulaires d'un master disciplinaire non didactique qui souhaitent s'orienter tardivement vers l'enseignement. On peut donc très bien passer un master MEEF en France, et si jamais l’équivalence professionnelle est refusée [5], accéder au lycée en décrochant l’AESS là-bas (en un an, horaires décalés possibles) [6]. Dans le secondaire, il existe donc le "régent" (AESI, bac+3) et le "licencié" (AESS, bac+5). Conséquence de la pénurie, les régents ont accès à l'enseignement secondaire supérieur (lycée), mais je ne sais pas si un régent peut prétendre au salaire d'un licencié lorsqu'il exerce ses fonctions. Pour l'enseignement primaire ou secondaire inférieur (collège), une licence est donc suffisante, même s'il existe une pression sérieuse du gouvernement pour passer à 4 ans d'études (ce qu'était le CAPES avant les ESPE/INSPE). Ainsi, dans l'enseignement, le salaire d'un régent en Belgique, titulaire d'une licence à finalité didactique, est de 13.5% supérieur à celui d'un certifié en France, titulaire d'un master à finalité didactique... Et à choses quasi-égales, à savoir les agrégés français (bac+6) et les "licenciés" belges (bac+5, ou bac+6, agrégation moins sélective qu'en France le cas échéant [7]), on passe à une différence de 18% en faveur de la Belgique. Les Français sont donc bien plus diplômés que les Belges dans l'enseignement, mais pourtant moins rémunérés. Point noir du tableau: l'emploi n'est pas aussi direct qu'en France par contre selon la communauté visée - et ce au sein même de la Wallonie! Dans l'enseignement de la Communauté Française, la direction est centralisée et les démarches sont formalisées: on candidate suivant l'établissement, avec une liste [8] de postes vacants publiée annuellement en Janvier pour l'année scolaire suivante. Dans l'enseignement dit subventionné (officiel ou libre), c'est à l'enseignant de se valoriser auprès des établissements de la ville où il souhaite exercer [9]. Il est autorisé de candidater à plusieurs postes et types de postes en même temps sur toute la FWB (à condition d'être titulaire de la capacité certifiée équivalente dans sa discipline bien sûr). Mais pour être nommé à titre définitif, il faut cumuler des jours d'enseignement pour devenir prioritaire. A noter: dans l'enseignement de la Communauté française (dépendant directement du pouvoir fédéral, non subventionné), un "temporaire prioritaire" est automatiquement nommé s’il occupe un emploi vacant comportant au moins le tiers d’une charge complète. Contrairement à la France, où on est nommé et envoyé directement quelque part selon le barême et les voeux, beaucoup passent la première année à temps partiel avant d'obtenir un poste complet, mais la pénurie est en train de changer ça. Selon une directrice d'établissement du secondaire (collège et lycée mutualisés sur 6 ans de scolarisation, contre 7 ans en France), les enseignants en langues étrangères sont très demandés. Evidemment, le phénomène de zones d'exercice difficiles existe aussi là-bas, donc ces zones ont plus de postes à pourvoir que d'autres. Le contrat d'embauche est donc très variable selon le poste. Pour conclure, sachez que le coût de la vie est inférieur. Coût mensuel estimé pour une personne seule: 1634€ en Belgique contre 2024€ en France. [10] Malgré celà, les belges sont soumis à une imposition assez sévère des revenus bas et moyens comparé à la France. En effet, les impôts belges démarrent à 25% (au-delà du seuil d’exonération de 8500€). [11] [1] Etudes de l'OCDE https://www.oecd-ilibrary.org/education/education-at-a-glance-2018_eag-2018-en [2] Combien gagne un enseignant belge, article de presse, Le Soir https://references.lesoir.be/article/combien-gagne-un-enseignant/ [3]Site officiel de l’enseignement en FWB http://enseignement.be/index.php [4] Salaires des enseignants et personnels de direction en Europe, 2018/2019 https://eacea.ec.europa.eu/national-policies/eurydice/sites/default/files/teacher_salaries_2018_19.pdf [5]Service équivalences de la FWB http://www.equivalences.cfwb.be/ [6]AESS et Master à finalité didactique, Université Libre de Bruxelles https://education.ulb.be/enseignement-obligatoire [7]Observatoire de l'Enseignement Supérieur Belge http://www.oes.cfwb.be/index.php?id=form_init [8] Liste des postes vacants en FWB http://enseignement.be/upload/circulaires/000000000003/FWB%20-%20Circulaire%207913%20(8168_20210114_093441).pdf [9]Petit guide du jeune enseignant http://www.ecoles.cfwb.be/argattidegamond/Espace%20professeurs/guide_jeune_ens.pdf [10]Base de données Expatistan https://www.expatistan.com/fr [11]Tranches d’impôt belge https://finances.belgium.be/fr/particuliers/declaration_impot/taux-revenus-imposables/taux#q1 -------------