La thèse

Durant cette initiation au métier d'enseignant-chercheur qu'est la thèse avec charge d'enseignement, on acquiert beaucoup de savoir-faire qui vont au-delà de notre sujet de thèse -- ou du moins il me semble qu'on a l'occasion de s'y initier -- tels que :
 -> l'organisation de son temps de travail en autonomie,
 -> le travail en équipe, pour des réunions de recherche ou l'élaboration de sujets d'enseignement,
 -> la valorisation de ses travaux pour une communauté experte (rédaction d'articles, exposés de conférence),
 -> la diffusion des connaissances au grand public (à la fête de la science par exemple),
 -> la gestion des démarches administratives (savoir-faire dont on aimerait pouvoir se passer mais...)
 -> l'utilisation d'outils informatiques pour la rédaction, la gestion de ses données, les calculs, l'enseignement à distance...

Pour ma part, j'ai eu la chance d'être accueillie au lip6 dans un bureau de doctorantes (les bureaux sont mixtes, mais hasard cette année là) qui m'ont montré comment ça marchait, dans le monde de la recherche par des encadrants qui ont partagé avec moi leur expérience, et dans le département d'informatique par des collègues bienveillants. Du coup j'aimerais en retour partager ici quelques conseils et ressources comme je les partagerais avec un nouveau ou une nouvelle qui arriverait en thèse dans notre bureau (et aussi pour pouvoir partager plus facilement ces ressources avec celles et ceux que je croise vraiment au labo ! ).

Dans la section "Latex", je propose quelques templates et quelques astuces pour TexMaker.
Dans la section "Outils", je liste les outils informatiques que je trouve pratiques à l'usage.
Dans la section "Liens utiles", je donne quelques liens utiles quand on est en thèse, en particulier en informatique, à Sorbonne Université et au lip6.
Enfin je liste quelques conseils généraux ci-dessous.



S'intégrer dans son laboratoire

-> En participant à des séminaires (séminaire des doctorants, de labo ou d'équipe), on peut découvrir des domaines (si on est dans un gros labo notamment), apprendre des choses, rencontrer les personnes à côté desquelles on travaille, avec lesquelles on pourrait travailler, pour l'enseignement ou pour la recherche...
-> En discutant avec des collègues et en particulier avec d'autres doctorants, on peut partager ses ressentis, s'encourager mutuellement, mais aussi plus concrètement s'échanger des infos utiles au quotidien (du type de celles que j'essaye de donner ici, mais en mieux parce qu'actualisées et dédiées) voire se donner des coups de main.
-> En bref ne pas rester isolé.


S'intégrer dans la communauté scientifique de son ou ses domaines de thèse

Cela commence par l'inscription aux listes de diffusion des GdR (groupes de recherche) ou GdT (groupes de travail) qui nous concernent. Cela permet d'être au courant de la vie scientifique du domaine : journées de rencontre, écoles thématiques, conférences... Il ne faut pas hésiter à participer à ces activités, et notamment à présenter son travail (même avant qu'il soit finalisé au point de le soumettre à un journal), cela permet de voir comment présenter son sujet, et les questions et remarques en fin d'exposé peuvent donner des pistes de recherche. Lorsque ces événements ont lieu en présentiel, c'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres chercheurs et chercheuses du domaine.


Profiter des formations proposées

Avec son inscription en doctorat, on a accès a des formations proposées par l'école doctorale et/ou l'université, qui sont le plus souvent "transverses" (pas spécialisées). On peut ainsi suivre par exemple une formation aux premiers secours, à l'expression orale grâce au théâtre, à la science ouverte... Par ailleurs, on peut aussi suivre des écoles organisées par les groupes de travail, qui elles sont dédiées à un domaine de recherche. Enfin, on peut aussi participer à des journées de formation, de débat ou d'information organisées par des sociétés savantes ou associations. La SIF notamment, organise des journées thématiques ("que faire avec un doctorat en informatique", "informatique débranchée", "égalité femme-homme dans les labos d'info"...).


Utiliser les outils mis en place par son laboratoire ou son université

Ils sont notamment à privilégier par rapport aux outils privés. Voir la page outils à ce sujet.
S'il faut fournir un petit effort pour les découvrir, ces outils peuvent s'avérer très pratiques à l'usage.
Au lip6, je conseille d'utiliser les postes administrés par le lip6, car beaucoup de choses sont déjà installées, les mises à jour sont gérées par les ingés, l'accès aux imprimantes et au cluster est simplifié, et surtout, les données sont sauvagardées automatiquement chaque jour.


Tenir ses fichiers "au propre"

-> Penser à sauvegarder régulièrement son travail. Inclure la date dans le nom du fichier évite quelques erreurs (du type "j'ai écrasé mon ancien PDF en compilant la nouvelle version de mon .tex...) et évidement de retrouver la chronologie des versions.
-> Penser à faire une archive propre lorsqu'on clôt un sujet. Par exemple à la fin de la rédaction d'un article, faire le tri dans ses fichiers latex et extraire le code source minimal à archiver. On peut même en extraire un template, un modèle, qui sera utile par la suite, pour démarrer un nouveau document. De même lorsqu'on finit une batterie de tests, ranger les fichiers contenant les résultats numériques de manière à comprendre à quoi ils correspondent 6 mois plus tard, ce qui n'est pas toujours évident.
Pour ma part, j'utilise aussi un cahier papier comme carnet de bord, pour marquer jour après jour ce que je fais, les conclusions intermédiaires, les idées à creuser, les points à aborder à la prochaine réunion... mais aussi les noms des fichiers crées, des tableaux résumant les tests lançés, ou des schémas pour l'architecture de mon code (là encore j'étais contente des les trouver 6 mois plus tard).


Tenir à jour son CV et une liste de ses activités

En fait la loi (l'article 15 de l'arrêté du 25 mai 2016) prévoit que l'on tienne à jour un "portfolio" pendant sa thèse. De ce que j'ai vu cette pratique n'est pas très suivie, mais en fin de thèse, lorsqu'on veut candidater à un poste ou demander la qualif', on est bien content de l'avoir fait et de n'avoir rien oublié. De plus, si on a l'impression de n'avoir rien fait, de ne pas avancer dans la thèse, c'est valorisant, et rassurant de voir tout ce qu'on a fait.
Donc je conseille de tenir à jour une liste des présentations données en séminaire ou en conférence, des formations suivies, des enseignements dispensés, des activités de diffusion ou autre investissement pour la collectivité réalisés.


Dire si ça ne va pas

À ses encadrants, ou bien à son école doctorale, à son comité de suivi...